Le traitement de l’arthrose du genou (gonarthrose) en échec du traitement médical peut également répondre à un traitement chirurgical conservateur, c’est-à-dire sans pose de prothèse, en conservant l’articulation native du patient.
Il s’agit des ostéotomies tibiales de valgisation (OTV).
L'indication chirurgicale
L’indication la plus fréquente est la gonarthrose touchant le compartiment interne du genou avec un morphotype en varus.
La préparation pré-opératoire
La consultation chirurgicale devra être particulièrement attentive aux attentes fonctionnelles du patient et celui-ci devra avoir bien compris les modalités de ce type d’intervention ainsi que ses suites.
Dans certains cas, un scanner du membre inférieur pourra vous être demandé en vue d’effectuer une planification pré opératoire.
Il est également conseillé de réaliser quelques séances kinésithérapie avant l’intervention afin d’acquérir la technique de béquillage sans appui pour le post-opératoire.
L'intervention
L’intervention dure environ 1 heure. L’objectif est de réaxer le genou afin de modifier le morphotype et passer d’un axe en varus (genou arqué) à un axe légèrement en valgus (genou en X). Ainsi, les contraintes mécaniques passent du compartiment interne atteint par l’arthrose (et donc douloureux) au compartiment externe sain (normalement capable d’accepter ces contraintes sans douleur).
Cela implique une « ostéotomie » c’est-à-dire la réalisation volontaire et précise d’une fracture au niveau de la partie haute du tibia afin de l’ouvrir et de faire basculer l’axe en valgus. Cette ostéotomie est ensuite stabilisée par une plaque et des vis permettant de maintenir la correction.
Après l'intervention
Cela n’empêche pas le plus souvent un retour à domicile après l’intervention et une prise en charge ambulatoire.
Les complications
Les complications inhérentes à ce type d’intervention seront évoquées lors de la consultation chirurgicale et devront être parfaitement comprises et admises avant une prise de décision :
• L’infection du site opératoire. Elle se produit généralement dans le 1er mois post opératoire. La cicatrice rouge, douloureuse et parfois suintante sont les signes cliniques les plus fréquents. Ils peuvent s’accompagner de fièvre. Dans ce cas il faut reconsulter en urgence. (1 à 2%)
• Un défaut de positionnement du trait d’ostéotomie. Cela peut conduire à une durée de décharge prolongée ou une reprise chirurgicale. (Rare)
• Le syndrome de loges. Cela correspond à une douleur de la jambe dans les heures qui suivent l’intervention non contrôlée par les médicaments pour la douleur. Cela doit conduire à un avis chirurgical en urgence. (Rare)
• Le déplacement secondaire (perte de correction). Cela correspond à une mobilisation du foyer d’ostéotomie. En fonction de l’importance du déplacement cela peut conduire à une reprise chirurgicale. (Rare)
• Un retard ou une absence de consolidation du foyer d’ostéotomie. À partir de 6 mois si le foyer d’ostéotomie n’est pas solide il faudra prévoir une nouvelle intervention pour favoriser la consolidation osseuse. (Exceptionnel)
Docteur Frédéric Zadegan – chirurgien orthopédiste à Paris, spécialiste prothèses de genou et hanche