L’arthrose de hanche (coxarthrose) est affection articulaire qui apparait généralement après 50 ans et reste l’indication la plus fréquente de prothèse totale de hanche lorsque la gêne fonctionnelle est importante et que le traitement médical n’est plus efficace.
D’autres affections peuvent nécessiter la pose d’une prothèse totale de hanche : fracture du col fémoral ou ses séquelles, séquelles de malformations infantiles, rhumatismes inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante), ostéonécrose de la tête fémorale ou lésion fragilisante de l’os (métastase osseuse).
Avant l'intervention
La consultation chirurgicale
Elle intervient généralement lorsque la douleur et les difficultés à la marche deviennent incompatibles avec une vie normale.
Cette consultation permettra de faire le point sur votre état de santé général, votre éventuel traitement, votre situation fonctionnelle et sociale et vos attentes.
L’examen clinique et l’analyse de vos examens radiologiques permettront de confirmer le diagnostic. L’indication chirurgicale sera décidée conjointement avec le patient et éventuellement ses proches.
Une fois les modalités et les risques inhérents à l’intervention expliqués, le type de parcours sera décidé avec le patient. La prothèse de hanche, lorsque les conditions médicales et sociales le permettent, est de plus en plus souvent compatible avec une prise en charge ambulatoire.
La programmation
Elle aura lieu dans la foulée de votre consultation chirurgicale avec mon assistante Sylvie. Elle vous guidera tout au long de votre parcours et pour vos démarches administratives.
Plusieurs documents et ordonnances vous seront remises. N’ayez crainte tout vous sera expliqué et l’on vous guidera.
La consultation d’anesthésie
La consultation d’anesthésie aura lieu idéalement 2 à 3 semaines avant l’intervention. L’anesthésiste reprendra vos antécédents et votre éventuel traitement. Il est important de se munir lors de cette consultation du résultat de votre bilan sanguin prescrit lors de la programmation et de vos éventuels documents médicaux en lien avec une pathologie connue (cardiaque par exemple).
Le type d’anesthésie et le type de parcours seront discutés et validés. En cas d’anémie, il vous sera proposé une optimisation de celle-ci afin d’éviter tout risque de transfusion et pour améliorer vos suites opératoires.
Cette consultation peut être faite en présentielle ou en visio, à votre convenance.
L'intervention
L’hospitalisation
L’hospitalisation a lieu à la clinique Drouot Rémusat ou à la Clinique du Sport. L’ensemble du personnel médical et paramédical sera présent pour vous accueillir, vous préparer et prendre soin de vous durant vote séjour.
Le type d’anesthésie
Le plus souvent il s’agit d’une anesthésie générale. La rachianesthésie (piqure dans le dos qui permet d’endormir les jambes) est également possible si les conditions médicales le justifient.
Afin de contrôler au mieux les phénomènes douloureux post opératoires, lors de votre réveil si celui-ci est douloureux, il est possible que l’anesthésiste procède à une anesthésie loco-régionale en infiltrant sous contrôle échographie les rameaux nerveux donnant la sensibilité de la hanche.
L’intervention
L’intervention dure environ 1 heure. L’objectif est d’être le moins invasif possible tout en veillant à positionner les implants de manière optimale de façon à ce que la pose de la prothèse soit définitive.
Après l'intervention
Après votre intervention, vous serez surveillé(e) en salle de réveil.
L’équipe veillera particulièrement à votre douleur, à votre vigilance et à la prévention des nausées et des vertiges. Cela permettra de vous proposer de vous mettre assis(e) au bord du brancard puis debout pour faire quelques pas. Ce levé précoce dans de bonnes conditions prévient les complications thrombotiques (phlébite) en stimulant la circulation sanguine des jambes et apporte une certaine réassurance sur le bon déroulé de l’intervention et la capacité à se mobiliser.
Vous serez ensuite transféré(e) dans votre chambre où vous aurez une collation. Le kinésithérapeute viendra vous voir et vous accompagnera dans votre reprise d’autonomie immédiate. L’équipe paramédicale prendra soin de vous et vous expliquera comment gérer vos suites opératoires.
La sortie
Elle sera validée une fois un certain nombre de critères validés : douleur contrôlée, pas de nausée ni de vertige, pansement sec, marche avec 2 cannes possible et autonome, surveillance paramédicale rassurante et compréhension des ordonnances de sortie et des consignes.
Vous verrez pour cela avant votre sortie : les infirmières, le kinésithérapeute, l’anesthésiste et votre chirurgien.
Le transport retour peut se faire en voiture personnel. Idéalement, il est donc demandé aux patients de s’organiser pour le transport retour. En cas d’impossibilité, nous organiserons le transport retour.
Après l'hospitalisation
Il est recommandé de respecter une période de convalescence. Ainsi, durant les 2 premières semaines il est recommandé de respecter sa fatigue en se reposant régulièrement, en prenant soin de sa douleur (en prenant les médicaments prescrits) et de sa cicatrice et de marcher régulièrement de courte distance.La prescription de kinésithérapie après la pose de prothèse de hanche n’est pas obligatoire et est réservée aux patients ayant un handicap particulier ou qui exprime une certaine appréhension.
L’évolution est variable selon les patients mais généralement la marche sans canne à domicile est possible après la 2ème semaine.Il est normal qu’il y ait de l’œdème au niveau de la jambe et de la cheville opérée pendant plusieurs semaines. Il est normal qu’il ait des douleurs même après le 1er mois. Le plus important est que cette douleur suive une trajectoire favorable, c’est-à-dire qu’elle diminue tranquillement.
Dans tous les cas vous aurez la possibilité de nous joindre par téléphone ou par mail.
Les complications
Comme toute intervention chirurgicale, la pose d’une prothèse totale de hanche comporte des risques.
Les principaux sont les suivants :
• L’infection du site opératoire : complication rare (1à 3%), elle se manifeste en général vers la 3ème semaine post opératoire par une douleur, une cicatrice rouge et chaude, parfois suintante. Cela peut s’accompagner de fièvre. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à nous recontacter.
• La luxation : c’est le déboitement de la prothèse. Là aussi, complication rare qui intervient généralement après un faux mouvement. Elle nécessite une ré-hospitalisation pour réduction sous anesthésie générale.
• L’inégalité de longueur qui peut nécessite une réintervention.
• Lésion nerveuse ou vasculaire pendant l’intervention (exceptionnelle).
• Fracture autour de la prothèse.
• Complications médicales : phlébite, embolie pulmonaire, hématome, infarctus, AVC…
Docteur Frédéric Zadegan – chirurgien orthopédiste à Paris, spécialiste prothèses de genou et hanche